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La ville de New York

Psychologie collective et déni du consumérisme                                                              

 

Ralph Metzner (historien) et Paul Shepard (1925-1996, biologiste, "père de l'ecopsychologie) développent l’idée d’une « mutation ontogénique » en occident : La société mercantile enferme les gens dans des routines, dans des espaces restreints, dans une course à la productivité éreintante. Le culte de l’image et de l’apparence, amplifié par les écrans et les réseaux sociaux, créent encore plus de souffrances et de dépendances au matériel. Une poursuite désespérée du plaisir et des satisfactions immédiates (hédonisme) poussent à une frénésie de consommation et à une course obsessionnelle pour l’argent comme une fin en soi.

Carl Gustav Jung (1875-1961) écrit (dans l’homme et ses symboles) : « A mesure que la connaissance scientifique progressait, le monde s’est déshumanisé…son contact avec la nature a été rompu, et avec lui a disparu l’énergie affective profonde qu’engendraient ses relations symboliques ».  Pourtant l’homme « primitif »,  animiste, âgé de plus de 2 millions d’années constitue le soubassement de notre psyché. Le mythe occidental moderne, qui met la raison au-dessus de tout  nous a progressivement coupé de ces couches profondes (ressentis, intuitions, rêves, imaginaire, lien avec la transcendance…) en valorisant exclusivement la pensée et la conscience rationnelle.

La coupure avec la nature prive les corps et les âmes d’un ressourcement et d’un bien-être précieux. Les carences de lien avec le vivant sont le lit de ces comportements de comblement du vide intérieur, elles conduisent aux addictions. La société moderne donne l’illusion d’une solution consumériste et nous pousse à faire pour avoir au détriment de l’être. Elle induit une dissociation entre le corps et le mental, entre la raison et les affects. Nous sommes dans une dissociation psychique : le déni d’une partie de la réalité.

Pour Grégory Bateson, (Palo alto, approche systémique), un sujet ne peut pas être compris comme une entité séparée. Ce qu’il est, ses pensées, ses agissements, ses ressentis sont en rapport étroit avec le réseau complexe d’interrelations qu’il a vécu et qu’il vit avec les autres, avec son environnent au sens large.

En résumé : Mutilation de l’être, tendances autistiques (repli sur soi), amnésie, dissociation, angoisses existentielles, remplissage artificiel du vide intérieur sont le résultat des coupures entre soi et soi-même, entre soi et l’autre et entre soi et le vivant.  La voie de sortie de cette impasse est clairement de recréer du lien, à tous les niveaux.                                                             Une société qui privilégie la production-consommation, qui privilégie l’avoir au détriment de l’être, maintient le sujet à l’extérieur de lui-même et le coupe de sa réalité profonde !

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